J’ai aujourd’hui la chance de pouvoir mener légalement des investigations pour apporter des preuves recevables qui permettront au juge de se faire une autre réalité que celle qu’il entend des parties et de trancher de manière plus équitable.

Alexandre LAMARTINI

Bonjour Alexandre, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

J’ai commencé à apprendre le métier en septembre 2009 en suivant la formation pour devenir enquêteur. J’ai ensuite été salarié d’une agence lyonnaise pendant 6 mois avant de monter mon premier établissement en 2011. 

Quel cursus as-tu suivi ?

J’ai suivi un parcours universitaire en Droit. Après ma licence de droit obtenue en Italie à NAPLES dans le cadre du programme ERASMUS organisé par l’université de Lyon II, j’ai obtenu une maîtrise en criminologie et un diplôme universitaire de droit pénal et sciences criminelles à l’université de Pau et des Pays de l’Adour.

Ces diplômes ne me permettant pas de faire des métiers qui me plaisaient, j’ai ensuite suivi la licence professionnelle d’agent de recherches privées à Nîmes pour pouvoir exercer le métier.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Je souhaitais au départ entrer dans les forces de l’ordre. Quand j’ai découvert le métier de détective privé que je ne connaissais pas, j’ai trouvé qu’il correspondait encore mieux à ce que j’aimais faire. Je me suis alors renseigné et le cadre légal de la profession m’a rassuré quant à son sérieux.  

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Professionnellement, je suis adhérent d’une organisation syndicale qui représente notre activité professionnelle. Je suis aussi membre d’un réseau d’affaires BNI (Business Network International).

Personnellement, je suis tireur sportif et professeur de full contact diplômé d’un BMF 3 dans un club de boxe.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

Exercer seul le métier de détective privé est compliqué. Le rapport entre la discrétion qu’exige le métier et la communication qu’il faudrait en faire autour pour pouvoir le développer est complexe. L’affect ressenti pendant les entretiens clients ou pendant les missions, le secret professionnel nous obligeant à la plus grande discrétion et la réalisation des missions en solitaire pour respecter le budget des clients n’arrangent rien.

J’ai souhaité me rapprocher de confrères qui vivaient la même solitude que moi dans le métier afin de partager des moments conviviaux mais aussi de mutualiser des compétences. L’ADI m’a permis de consolider les amitiés professionnelles que j’avais déjà et de m’en faire d’autres. Ce réseau de confiance et d’entraide m’a redonné du souffle pour entreprendre des projets passionnants dans lesquels je ne me serais pas investi seul.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

Depuis plusieurs années maintenant, je réalise moi-même les enquêtes civiles. Ces recherches diverses (adresses, employeurs, domiciliations bancaires, vérification d’états civils…) me permettent d’être plus réactif et efficace dans les investigations que je mène. C’est aussi le seul moyen de connaître les limites de l’information transmise pour s’assurer de ne pas passer à côté d’une information cruciale.

L’ADI me permet d’obtenir d’autres compétences que je n’ai pas et de pouvoir faire profiter des miennes.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es le plus attaché dans l’exercice de ton métier de détective privé ?

Je mentirais si je disais que j’ai une confiance absolue en notre justice. Les lois et les réglementations qui s’imposent à nous sont parfois mal faites et la paperasse administrative suivie de la lenteur de la machine juridique est infernale.

J’ai toujours voulu me rapprocher d’un métier qui me permettrait d’aider et en même temps de rendre justice. J’ai aujourd’hui la chance de pouvoir mener légalement des investigations pour apporter des preuves recevables qui permettront au juge de se faire une autre réalité que celle qu’il entend des parties et de trancher de manière plus équitable. Ainsi j’ai l’impression de contribuer à un meilleur fonctionnement de notre justice.

Sur un plan plus personnel, je suis très sensible aux dossiers qui concernent des enfants mineurs notamment dans les droits de garde des parents.

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?

Je passe de bonnes journées quand mon travail me permet d’apporter des informations qui vont permettre au client de défendre ses intérêts. C’est un soulagement de pouvoir apporter des preuves quand une situation est injuste surtout après des semaines de surveillance.

Mes journées sont plus longues et difficiles quand malgré mon travail et ma persévérance, je n’arrive à rien.

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

Ce métier existe depuis longtemps et il serait faux de dire qu’il n’a pas évolué. Son cadre légal et ses formations obligatoires lui permettent de gagner en crédibilité et de prendre toujours un peu plus de place dans le paysage juridique. Mais de mon point de vue, ce métier n’a pas la place qu’il mérite et j’espère sincèrement que son évolution sera sérieuse. Obliger les citoyens à se défendre par eux-mêmes sans leur permettre d’avoir les armes adéquates n’est pas l’idée que je me fais de la justice.

Je comprends bien que le respect de la vie privée soit fondamental mais il faut sérieusement se requestionner sur les prérogatives nécessaires à accorder aux détectives privés pour leur permettre d’aider les contribuables à défendre leurs intérêts légitimes.

Retrouvez toute l’actualité d’Alexandre LAMARTINI et de son agence Detective & Partners sur son site internet.

Mael JAN au service de la Preuve

Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui.

Maël JAN

Bonjour Maël, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

Je suis devenu détective privé à Angers il y a 10 ans après une reconversion.

Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé ?

Après mes études j’ai intégré un grand groupe d’assurances en tant que gestionnaire sinistre et juriste.

Quel cursus as-tu suivi ?

J’ai fait des études de droit, décroché un Master II spécialisé en Droit des Assurances et de la Responsabilité. Lorsque j’ai voulu me reconvertir pour devenir détective, il n’existait que trois formations. J’ai choisi celle de l’université de Paris II Panthéon-Assas qui me correspondait mieux. Elle était plus orientée sur le domaine du Droit mais surtout elle me permettait de maintenir mon activité salariée en parallèle.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Je ne connaissais pas le métier de détective, c’est un proche qui m’en a parlé. Je me suis alors renseigné et j’ai découvert qu’il s’agissait d’une profession très règlementée alliant le droit et l’enquête. Rassuré par ce cadre et cherchant à sortir du salariat j’ai tout de suite su que ce métier me plairait.

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Je n’ai pas d’autre activité professionnelle à côté mais je me suis engagé dans plusieurs organisations en rapport avec le monde des détectives. J’ai commencé par adhérer au Snarp, un syndicat de détectives, dans lequel je me suis investi en intégrant le Conseil d’Administration il y a plusieurs années. Je fais désormais parti du Bureau en tant que Trésorier. C’est très enrichissant et cela me permet d’être au contact de beaucoup de confrères et de consœurs que je n’aurais sans doute jamais rencontrés autrement.

C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de connaitre certains membres de l’ADI.

Je me suis également investi dans un syndicat professionnel, la CPME, au sein duquel j’exerce quelques mandats sociaux.

Enfin, je fais partie d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un avocat et de psychologues, regroupés au sein d’une association : la SFRAEM.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

J’ai adhéré à l’ADI. pour plusieurs raisons. Le métier de détective est un métier solitaire et rejoindre l’ADI. c’était la possibilité d’échanger avec des confrères de confiance qui partagent la même vision de ce métier et avec qui il est possible de travailler sur des projets professionnels. Je connaissais déjà certains membres, la cooptation est une des conditions pour intégrer le groupe. L’ADI. repose sur des valeurs communes et une entente chaleureuse entre ses membres. Je n’ai pas été déçu.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

Après trois ans d’exercice, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer la SFRAEM, association regroupant une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans le domaine de l’emprise mentale et des dérives sectaires. J’ai ainsi pu me former et me spécialiser sur les enquêtes spécifiques à cette matière. Cela va désormais faire 7 ans que je travaille sur ce type de dossiers.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es le plus attaché dans l’exercice de ton métier de détective privé ?

Je considère qu’il s’agit d’une profession juridique. Dès lors, le respect de la règlementation et des lois est primordial pour moi.

J’apprécie particulièrement la relation avec les clients. Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui. Ce métier nous fait entrer dans l’intimité des gens et on se doit d’être irréprochable tant avec notre requérant qu’avec la personne sur laquelle on enquête.

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

Les détectives existent depuis très longtemps, le métier a été inventé par Vidocq. Pourtant, j’ai l’impression que ce métier n’en est qu’à ses débuts, que tout reste à inventer. Les champs d’intervention pour notre profession sont vastes tant le recueil de preuve peut être compliqué pour les justiciables.

Mais pour autant j’ai l’impression que nous sommes encore trop peu reconnus à notre juste valeur par les professionnels du Droit. J’aimerais que notre profession, très réglementée, soit prise au sérieux et que l’Etat nous donne davantage de prérogatives, quasiment inexistantes aujourd’hui, pour aider les contribuables à défendre leurs intérêts légitimes.

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