La proximité créée avec les autres membres et l’entraide que nous nous apportons valent tout l’or du monde dans une profession où beaucoup travaillent chacun de leur côté.

Pierre COUTREAU

Bonjour Pierre, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

Depuis mon premier jour de stage en 2012! Je n’avais qu’une hâte après les six mois de cours théoriques : savoir si j’étais vraiment fait pour exercer cette profession sur le terrain. Et la réponse fut rapide (merci à Investiga-France). L’adrénaline n’est pas retombée depuis. Après une petite année de salariat dans la même structure à Aix-Marseille, j’ai créé mon entreprise le 1er janvier 2014 à Annecy et y consacre (presque) tout mon temps depuis plus de 10 ans.

Quel cursus as-tu suivi ?

Deug et licence de droit à La Rochelle, Maîtrise à Bordeaux, et DEA de droit pénal et de sciences criminelles à Montpellier en 2003. Alors que venait d’être créée dans cette même ville une formation de détective… Mais à l’époque je n’en ai pas entendu parler et je me suis inscrit en thèse. A peine son sujet validé, je plaquais tout pour partir voyager, finalement pendant six ans. Et je ne sais toujours pas laquelle de ces 2 tranches de vie me sert le plus dans cette profession.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Inconsciemment, ce doit être grâce à Mickey, Dingo et leurs enquêtes palpitantes d’une page dans Mickey Magazine. Ou même avant lorsque je collais mes petites images Panini dans l’album de Basil le détective.

Plus sérieusement, c’est Dominique qui a soufflé involontairement l’idée à ma compagne. Il rencontrait quelques problèmes et ses avocats avaient chargé des détectives d’aller enquêter sur le passé d’une femme de chambre en Afrique. Puis un midi de mai 2011, ma compagne a dit : « pourquoi tu ne serais pas détective ? ». Le soir-même, je me rendais compte que c’était en effet une profession à part entière et qu’il existait même des formations. Quelques semaines plus tard, j’étais pris à l’université de Nîmes et attaquais la formation en septembre. Dix années ont été nécessaires à chercher ce que j’allais professionnellement faire de ma vie, quelques mois auront suffi pour enfin savoir de quelle profession je serai retraité.

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Rien qui ne soit pas en lien avec l’activité de détective. Je suis membre de l’ARPD (association d’Assistance et de Recherche de Personnes Disparues) et de la Fondation Brigitte Bardot, pour donner un coup de main lorsque j’en ai le temps. J’ai tenté de m’impliquer dans la vie syndicale de la profession mais consterné par les guéguerres d’ego et les conflits d’intérêts lucratifs, je m’en suis éloigné pour tenter de fédérer consoeurs et confrères dans un cadre associatif.

Qu’est-ce qui t’a motivé à participer à la création de l’ADI ?

Ma première motivation était de développer un réseau de confiance, avec l’espoir qu’il fédère assez de détectives indépendants pour devenir naturellement une association défendant un jour les intérêts de la profession. Car nous ne sommes même pas 1000 en France et il serait bon qu’un jour nous arrivions à nous rassembler.

Finalement ce ne sera pas le cas pour l’ADI mais l’essentiel est resté : la proximité créée avec les autres membres et l’entraide que nous nous apportons valent tout l’or du monde dans une profession où chacun travaille souvent de son côté.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

Pas vraiment. J’aimerais traiter plus de dossiers de contre-enquête pénale que je ne le fais aujourd’hui. Car les quelques-unes que j’ai pu mener m’ont procuré des sensations difficiles à retrouver sur les dossiers de droit de la famille ou de droit du travail. Mais je n’ai ni l’envie ni le temps de démarcher les cabinets d’avocats spécialisés. Mon domaine de prédilection reste les missions pour lesquelles il faut s’inventer une vie pour infiltrer un environnement ou créer les conditions matérielles pour entrer en contact, « comme par hasard », avec le sujet de notre enquête afin qu’il nous révèle les informations qui nous manquent.

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?

Partir en mission avant que le jour ne se lève, planquer, filer, avoir de belles photographies, faire l’impasse sur le déjeuner sauf si l’occasion se présente de manger à côté de la personne suivie, replanquer, refiler et surtout finir avant 21h30 pour avoir le temps d’aller faire mon beau rapport au chaud dans un restaurant montagnard… En attendant une côte de bœuf !

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais le voir suivre ?

J’ai peur de son ubérisation qui à terme permettra définitivement à un businessman assis dans son fauteuil de faire travailler des détectives pour 30 euros de l’heure sans pour autant consacrer au client le temps et l’écoute dont il a souvent besoin lorsqu’il en arrive au point de devoir recourir à nos services.

Quelles évolutions ? Je n’en sais rien. Car il paraît que, dans les années 2000, les conditions d’honorabilité et de formation initiale des détectives ont été instaurées de sorte que notre profession soit davantage reconnue et se voie un jour confier quelques prérogatives que n’a pas tout citoyen. Certes il y a eu une reconnaissance textuelle inédite, mais aucune prérogative. Pire, c’est notamment sous ce même prétexte que sont aujourd’hui imposés de nouveaux devoirs. Au final, toujours plus de contraintes et de contrôles et toujours le néant quant aux quelques moyens qui pourraient nous être donnés. Nous ne sommes pas là pour attenter gratuitement à la vie privée des personnes sur lesquelles nous enquêtons, nous existons car nos clients subissent un préjudice et parce que nous sommes bien souvent leur dernier recours pour que justice leur soit faite.

Retrouvez toute l’actualité de Pierre COUTREAU et de son agence  Investigations Détectives sur son site internet.

Ce qui m’anime en qualité de détective privé, c’est de pouvoir aider les personnes qui subissent un préjudice et de les aider à mieux pouvoir se défendre. C’est très valorisant de se sentir utile pour autrui.

Christine CUZON

Bonjour Christine, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

C’est en 2008, que je décide de changer de voie professionnelle et d’entrer en formation pour apprendre le métier de détective privé. Dès l’obtention du diplôme en 2010, j’ouvre l’Agence Est Investigations à Strasbourg.

Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé?

J’ai tout d’abord exercé dans le domaine de l’optique lunetterie pendant 4 ans avant de rejoindre un grand groupe d’assurance. Au sein de cette compagnie, j’ai pu évoluer vers différents postes, passant de la gestion de portefeuille d’assurance vie à l’élaboration de propositions commerciales en matière d’assurance collective pour finir au service de « lutte contre la fraude à l’assurance ».

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

C’est en me questionnant sur mes envies professionnelles que j’ai pris attache avec un consultant en ressources humaines. Les conclusions de ce dernier m’ont encouragée à rechercher les formations de détective privé.

Au fond de moi, dans mon cœur de petite fille, j’ai toujours rêvé de devenir détective privé… comme dit l’adage : fait de ton rêve une réalité !

Quel cursus as-tu suivi ?

S’agissant d’une reconversion professionnelle, je ne me voyais pas retourner sur les bancs de la fac alors j’ai proposé ma candidature à l’Institut de Formation des Agents de Recherches (IFAR) à Montpellier qui a été retenue. Plus tard, j’ai obtenu une Licence professionnelle Banque-Assurance et un DU Cybercriminalité.

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Actuellement, je suis membre du « Council of International Investigators ». Être membre de cette association me permet de rencontrer des professionnels de tous les pays du monde et notamment d’Europe. Mon agence étant à la frontière de trois pays, il m’est important de connaître les confrères des pays voisins pour mieux diligenter mes enquêtes.

Selon toi quels sont les attraits du métier ?

Ce qui m’a d’abord séduit dans la profession, c’est la polyvalence. Nous devons avoir de solides bases juridiques et de rester en veille constante quant aux évolutions légales et jurisprudentielles ; prendre des photos, rédiger des rapports, faire parfois de la psychologie, être alerte, anticiper et nous adapter à toutes les situations en cours de mission. Ce métier est très riche tant sur le plan professionnel que personnel.

Les points négatifs du métier ?

Le métier peut être stressant ! La peur de manquer un départ de filature, de ne pas réussir des photos ou des vidéos, la crainte de se faire repérer, ne pas parvenir à sortir un dossier et être persuadé qu’il y a une fraude.

Sur un plan plus personnel, l’absence d’horaires fixes ! Il est difficile de combiner sa vie privée avec ce métier car il demande beaucoup de disponibilités de jour comme de nuit.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

Même si j’exerce avec envie et passion, je dirais la possibilité de rejoindre une équipe pour échanger sur nos difficultés et nos succès !

Lorsque j’ai été sollicitée pour faire partie de l’aventure, j’ai accepté d’intégrer un réseau de confrères dont certains étaient déjà amis et dont les perspectives sur l’avenir de notre profession étaient communes. Il n’est pas toujours possible de faire cavalier seul ; s’entourer de personnes, de professionnels de confiance est essentiel dans notre métier.

Rejoindre l’ADI, était donc une occasion de pouvoir échanger sur des problématiques techniques, juridiques mais aussi, de manière plus générale, sur ce que nous vivons au quotidien.  

Faire partie de l’ADI, c’est avoir des projets communs. Chaque professionnel fait l’effort d’écouter l’autre pour avancer ensemble, et le tout dans une bonne ambiance.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

J’aime travailler sur les dossiers d’assurance suspectés « fraude » qui représentent un pourcentage relativement important de mes dossiers. Cependant, la richesse de cette profession repose réellement sur la variété des affaires que l’on peut être amené à traiter. J’apprécie tout autant tout ce qui a trait aux affaires familiales ou d’entreprises.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es la plus attachée dans l’exercice de ton métier de détective privée ?

Exercer mon métier avec passion tout en respectant les règles déontologiques. Toujours être à la hauteur des attentes du client et donner le maximum pour atteindre les objectifs (positifs ou négatifs).

Ce qui m’anime en qualité de détective privé, c’est de pouvoir aider les personnes qui subissent un préjudice et de les aider à mieux pouvoir se défendre. C’est très valorisant de se sentir utile pour autrui.

Ce que j’apprécie particulièrement, c’est la variété des affaires, les déplacements, les rencontres. Chaque jour est différent, chaque affaire a ses propres caractéristiques ; il n’y a pas de routine quotidienne.

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?

Rentrer chez soi, contacter son client le jour même (ou le lendemain) et lui dire : ça y est, j’ai des preuves !

C’est toujours très excitant, après avoir passé des heures et /ou des jours de surveillance d’accéder à la réussite, d’obtenir la cerise sur le gâteau, la preuve parfaite.

Chaque intervention est une aventure humaine qui nous apporte son lot de surprises, de joies et de tristesses. Mais c’est palpitant !

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

Je souhaite que le métier soit mieux reconnu et que tous les acteurs de la justice acceptent de collaborer avec un détective privé sans réticence. Avec la mise en place de contrôles et d’une règlementation assez stricte, mais nécessaire pour satisfaire aux exigences de la profession, nous devrions avoir plus de prérogatives que nous n’en avons à ce jour.

Nous avons un vrai rôle à jouer auprès des particuliers et des entreprises, mais pour cela nous devons avoir plus de moyens, être considéré comme des auxiliaires de justice.

Quels conseils pour un futur candidat intéressé par le métier de détective privé ?

Avoir de l’expérience personnelle et professionnelle en amont, aimer le droit, être curieux, avoir de la patience, être honnête, persévérant et pugnace, passionné ; ce sont autant de qualités indispensables mais non exhaustives pour devenir un bon détective.

Intégrer la profession avec bienveillance en vue de lui apporter une évolution et une image positive et constructive.

Retrouvez toute l’actualité de Christine CUZON et de son agence EST Investigations sur son site internet et sur son profil Linkedin.

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J’espère que, d’ici une vingtaine d’années, les pouvoirs publics nous reconnaîtront comme de vrais auxiliaires de justice et auront compris la nécessité de nous accorder plus de prérogatives, et ce, toujours dans l’optique d’une meilleure défense des intérêts des justiciables.

Camille CHORON

Bonjour Camille, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

J’ai obtenu mon titre d’agent de recherches privées en 2010 et ouvert mon entreprise la même année, à Cannes, dans les Alpes Maritimes.

Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé?

De formation juridique, j’ai exercé dans une étude d’huissier en qualité de clerc expert puis dans une enseigne de transport en tant que juriste en matière contentieuse.

Quel cursus as-tu suivi ?

Après avoir effectué un Master en droit contentieux et procédures civiles et pénales à la faculté du MANS, j’ai obtenu le diplôme d’expert en procédures civiles et voies d’exécution auprès de l’ENPEPP de Versailles. Quelques années après, j’ai fait le choix d’une reconversion professionnelle qui a nécessité d’effectuer une licence professionnelle auprès de l’université de NIMES afin de décrocher mon diplôme de détective privé.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Avec une loupe ! plaisanterie à part, j’ai découvert la profession de détective privé à la faculté, par le biais d’un maître de conférence qui était également avocat en droit de la famille. Ce dernier nous avait fait savoir qu’il utilisait fréquemment les services d’un détective afin d’apporter des éléments probants pour défendre les intérêts de ses clients.  Ce n’est que quelques années plus tard, en pleine reconversion professionnelle, que ce souvenir m’est revenu. Souhaitant exercer une profession indépendante, mêlant le juridique et le terrain, le métier de détective s’avérait répondre à beaucoup de mes attentes.

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Je n’ai aucune autre activité professionnelle à côté de mon métier de détective. S’agissant d’un métier passion avec des amplitudes et contraintes horaires relativement importantes, je souhaite consacrer pour le moment le reste de mon temps à ma vie de famille.

Je ne fais partie d’aucun syndicat professionnel, préférant à la place – même si l’un n’empêche pas l’autre – adhérer à l’ADI, pour toutes les valeurs qu’elle véhicule.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

Le plaisir d’échanger et de travailler sur des projets professionnels avec des confrères et consœurs partageant les mêmes valeurs que moi tout en respectant l’indépendance de chacun, m’a fortement motivée à intégrer l’ADI.

La profession de détectives privés est une profession où l’on passe beaucoup de temps seul. Même si j’apprécie cette solitude, cette dernière peut être parfois pesante, surtout avec les années de métier qui passent. Ainsi partager avec des personnes de confiance exerçant la même profession que moi m’apporte un support non négligeable tant sur l’aspect humain que professionnel.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

De par mon cursus, j’ai une spécialisation dans le domaine des procédures civiles, voies d’exécution et recouvrement de créances. Néanmoins je n’ai pas souhaité donner cette unique teinte à mon agence, préférant rester généraliste.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es la plus attachée dans l’exercice de ton métier de détective privée ?

J’aime cette profession pour beaucoup de ses aspects, mais je dirais que la recherche de la vérité et la justice sont des valeurs qui me tiennent particulièrement à cœur. Lors d’une enquête, le détective s’en tient uniquement aux faits. Il se cantonne de récupérer des éléments probants et objectifs utiles à la défense de son mandant, le tout dans le respect de la règlementation et des lois en vigueur.

Notre travail s’avère être souvent indispensable pour établir ou rétablir certaines vérités et ainsi protéger les intérêts de nos clients.

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?

Une journée où j’ai pu obtenir tous les éléments nécessaires pour constituer un dossier utile à la défense de mon client. Bonne stratégie de mission, surveillances et filatures portées avec succès.

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

La profession de détective privé existe depuis fort longtemps mais elle n’a pas pour autant, à mes yeux, évolué de manière optimum. Notre métier reste relativement méconnu en dehors du cadre des affaires privées alors que les évolutions technologiques et sociétales de ces dernières années nous ouvrent des champs d’actions très vastes. Je pense que cela s’explique principalement par un manque d’estime de notre profession par les autres professionnels du droit et par les autorités.

J’espère ainsi que, d’ici une vingtaine d’années, les pouvoirs publics nous reconnaîtront comme de vrais auxiliaires de justice et auront compris la nécessité de nous accorder plus de prérogatives, et ce, toujours dans l’optique d’une meilleure défense des intérêts des justiciables.

Mais pour cela, notre profession doit être soudée et les guerres intersyndicales doivent cesser pour permettre à la profession d’avancer et d’être reconnue à sa juste valeur. L’union fait la force, nous sommes peu à exercer la profession et n’avons pas le luxe de batailler pour autre chose que la croissance de notre profession.

Retrouvez toute l’actualité de Camille CHORON et de son agence ACT Investigations sur son site internet.

J’ai aujourd’hui la chance de pouvoir mener légalement des investigations pour apporter des preuves recevables qui permettront au juge de se faire une autre réalité que celle qu’il entend des parties et de trancher de manière plus équitable.

Alexandre LAMARTINI

Bonjour Alexandre, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

J’ai commencé à apprendre le métier en septembre 2009 en suivant la formation pour devenir enquêteur. J’ai ensuite été salarié d’une agence lyonnaise pendant 6 mois avant de monter mon premier établissement en 2011. 

Quel cursus as-tu suivi ?

J’ai suivi un parcours universitaire en Droit. Après ma licence de droit obtenue en Italie à NAPLES dans le cadre du programme ERASMUS organisé par l’université de Lyon II, j’ai obtenu une maîtrise en criminologie et un diplôme universitaire de droit pénal et sciences criminelles à l’université de Pau et des Pays de l’Adour.

Ces diplômes ne me permettant pas de faire des métiers qui me plaisaient, j’ai ensuite suivi la licence professionnelle d’agent de recherches privées à Nîmes pour pouvoir exercer le métier.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Je souhaitais au départ entrer dans les forces de l’ordre. Quand j’ai découvert le métier de détective privé que je ne connaissais pas, j’ai trouvé qu’il correspondait encore mieux à ce que j’aimais faire. Je me suis alors renseigné et le cadre légal de la profession m’a rassuré quant à son sérieux.  

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Professionnellement, je suis adhérent d’une organisation syndicale qui représente notre activité professionnelle. Je suis aussi membre d’un réseau d’affaires BNI (Business Network International).

Personnellement, je suis tireur sportif et professeur de full contact diplômé d’un BMF 3 dans un club de boxe.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

Exercer seul le métier de détective privé est compliqué. Le rapport entre la discrétion qu’exige le métier et la communication qu’il faudrait en faire autour pour pouvoir le développer est complexe. L’affect ressenti pendant les entretiens clients ou pendant les missions, le secret professionnel nous obligeant à la plus grande discrétion et la réalisation des missions en solitaire pour respecter le budget des clients n’arrangent rien.

J’ai souhaité me rapprocher de confrères qui vivaient la même solitude que moi dans le métier afin de partager des moments conviviaux mais aussi de mutualiser des compétences. L’ADI m’a permis de consolider les amitiés professionnelles que j’avais déjà et de m’en faire d’autres. Ce réseau de confiance et d’entraide m’a redonné du souffle pour entreprendre des projets passionnants dans lesquels je ne me serais pas investi seul.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

Depuis plusieurs années maintenant, je réalise moi-même les enquêtes civiles. Ces recherches diverses (adresses, employeurs, domiciliations bancaires, vérification d’états civils…) me permettent d’être plus réactif et efficace dans les investigations que je mène. C’est aussi le seul moyen de connaître les limites de l’information transmise pour s’assurer de ne pas passer à côté d’une information cruciale.

L’ADI me permet d’obtenir d’autres compétences que je n’ai pas et de pouvoir faire profiter des miennes.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es le plus attaché dans l’exercice de ton métier de détective privé ?

Je mentirais si je disais que j’ai une confiance absolue en notre justice. Les lois et les réglementations qui s’imposent à nous sont parfois mal faites et la paperasse administrative suivie de la lenteur de la machine juridique est infernale.

J’ai toujours voulu me rapprocher d’un métier qui me permettrait d’aider et en même temps de rendre justice. J’ai aujourd’hui la chance de pouvoir mener légalement des investigations pour apporter des preuves recevables qui permettront au juge de se faire une autre réalité que celle qu’il entend des parties et de trancher de manière plus équitable. Ainsi j’ai l’impression de contribuer à un meilleur fonctionnement de notre justice.

Sur un plan plus personnel, je suis très sensible aux dossiers qui concernent des enfants mineurs notamment dans les droits de garde des parents.

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour toi dans ce métier ?

Je passe de bonnes journées quand mon travail me permet d’apporter des informations qui vont permettre au client de défendre ses intérêts. C’est un soulagement de pouvoir apporter des preuves quand une situation est injuste surtout après des semaines de surveillance.

Mes journées sont plus longues et difficiles quand malgré mon travail et ma persévérance, je n’arrive à rien.

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

Ce métier existe depuis longtemps et il serait faux de dire qu’il n’a pas évolué. Son cadre légal et ses formations obligatoires lui permettent de gagner en crédibilité et de prendre toujours un peu plus de place dans le paysage juridique. Mais de mon point de vue, ce métier n’a pas la place qu’il mérite et j’espère sincèrement que son évolution sera sérieuse. Obliger les citoyens à se défendre par eux-mêmes sans leur permettre d’avoir les armes adéquates n’est pas l’idée que je me fais de la justice.

Je comprends bien que le respect de la vie privée soit fondamental mais il faut sérieusement se requestionner sur les prérogatives nécessaires à accorder aux détectives privés pour leur permettre d’aider les contribuables à défendre leurs intérêts légitimes.

Retrouvez toute l’actualité d’Alexandre LAMARTINI et de son agence Detective & Partners sur son site internet.

Mael JAN au service de la Preuve

Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui.

Maël JAN

Bonjour Maël, depuis combien de temps exerces-tu le métier d’enquêteur privé ?

Je suis devenu détective privé à Angers il y a 10 ans après une reconversion.

Quelles étaient tes professions avant de découvrir celle de détective privé ?

Après mes études j’ai intégré un grand groupe d’assurances en tant que gestionnaire sinistre et juriste.

Quel cursus as-tu suivi ?

J’ai fait des études de droit, décroché un Master II spécialisé en Droit des Assurances et de la Responsabilité. Lorsque j’ai voulu me reconvertir pour devenir détective, il n’existait que trois formations. J’ai choisi celle de l’université de Paris II Panthéon-Assas qui me correspondait mieux. Elle était plus orientée sur le domaine du Droit mais surtout elle me permettait de maintenir mon activité salariée en parallèle.

Comment as-tu découvert le métier de détective ?

Je ne connaissais pas le métier de détective, c’est un proche qui m’en a parlé. Je me suis alors renseigné et j’ai découvert qu’il s’agissait d’une profession très règlementée alliant le droit et l’enquête. Rassuré par ce cadre et cherchant à sortir du salariat j’ai tout de suite su que ce métier me plairait.

As-tu une autre activité, qu’elle soit professionnelle ou associative ?

Je n’ai pas d’autre activité professionnelle à côté mais je me suis engagé dans plusieurs organisations en rapport avec le monde des détectives. J’ai commencé par adhérer au Snarp, un syndicat de détectives, dans lequel je me suis investi en intégrant le Conseil d’Administration il y a plusieurs années. Je fais désormais parti du Bureau en tant que Trésorier. C’est très enrichissant et cela me permet d’être au contact de beaucoup de confrères et de consœurs que je n’aurais sans doute jamais rencontrés autrement.

C’est d’ailleurs ce qui m’a permis de connaitre certains membres de l’ADI.

Je me suis également investi dans un syndicat professionnel, la CPME, au sein duquel j’exerce quelques mandats sociaux.

Enfin, je fais partie d’une équipe pluridisciplinaire composée d’un avocat et de psychologues, regroupés au sein d’une association : la SFRAEM.

Qu’est-ce qui t’a motivé à rejoindre l’ADI ?

J’ai adhéré à l’ADI. pour plusieurs raisons. Le métier de détective est un métier solitaire et rejoindre l’ADI. c’était la possibilité d’échanger avec des confrères de confiance qui partagent la même vision de ce métier et avec qui il est possible de travailler sur des projets professionnels. Je connaissais déjà certains membres, la cooptation est une des conditions pour intégrer le groupe. L’ADI. repose sur des valeurs communes et une entente chaleureuse entre ses membres. Je n’ai pas été déçu.

As-tu une spécialité ou un domaine de prédilection dans ce métier ?

Après trois ans d’exercice, j’ai eu la chance de pouvoir intégrer la SFRAEM, association regroupant une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans le domaine de l’emprise mentale et des dérives sectaires. J’ai ainsi pu me former et me spécialiser sur les enquêtes spécifiques à cette matière. Cela va désormais faire 7 ans que je travaille sur ce type de dossiers.

Quelles sont les valeurs auxquelles tu es le plus attaché dans l’exercice de ton métier de détective privé ?

Je considère qu’il s’agit d’une profession juridique. Dès lors, le respect de la règlementation et des lois est primordial pour moi.

J’apprécie particulièrement la relation avec les clients. Pour moi, un bon détective doit être à l’écoute, comprendre et accompagner son client, lui permettre de répondre à ses besoins et créer un vrai lien de confiance avec lui. Ce métier nous fait entrer dans l’intimité des gens et on se doit d’être irréprochable tant avec notre requérant qu’avec la personne sur laquelle on enquête.

Comment vois-tu le métier d’Agent de Recherches Privées dans 20 ans et quelles évolutions tu aimerais voir apporter ?

Les détectives existent depuis très longtemps, le métier a été inventé par Vidocq. Pourtant, j’ai l’impression que ce métier n’en est qu’à ses débuts, que tout reste à inventer. Les champs d’intervention pour notre profession sont vastes tant le recueil de preuve peut être compliqué pour les justiciables.

Mais pour autant j’ai l’impression que nous sommes encore trop peu reconnus à notre juste valeur par les professionnels du Droit. J’aimerais que notre profession, très réglementée, soit prise au sérieux et que l’Etat nous donne davantage de prérogatives, quasiment inexistantes aujourd’hui, pour aider les contribuables à défendre leurs intérêts légitimes.

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